Pas plus qu'un oiseau
Tu as échappé à l'hôpital, mais tu t'étioles. La bronchite ne cède pas vraiment, même avec le nouvel antibiotique, et la toux t'a épuisée. Tu ne bois et ne manges pas plus qu'un oiseau et ton corps s'amenuise de jour en jour. Je t'accompagne autant que je le peux, mais je suis impuissante.
Des forces, tu n'en as plus et tu pleures comme une enfant. Et je te berce tout contre moi, comme une enfant. Toi qui a bercé mon enfance, je te vois disparaître au fil des jours. Je dois garder ma force pour te soutenir, mais que c'est dur ! J'ai peur de ce qui nous attend...
Aujourd'hui je t'ai demandé si tu aimerais qu'un prêtre vienne te donner la communion. Oui, tu as tout de suite dit oui, comme si tu n'attendais que ma demande. Je téléphonerai demain à l'église. Mais est-ce que les prêtres se déplacent encore ? Je ne sais pas, je ne sais plus, dans cette vie terrible qui est devenue celle d'aujourd'hui, chacun dans sa petite case et chacun pour soi. Mais je ne veux pas tout voir en noir, peut-être qu'un prêtre acceptera de venir te bénir et te porter le sacrement des malades, et peut être que celui-ci t'aidera dans ton dur cheminement. Maman !