Hospitalisation
Depuis six jours déjà, tu es hospitalisée. Cette fois je n'ai pas pu te l'éviter, alors que j'aurais tant voulu te garder à domicile. Le cardiologue m'a tracé des perspectives si difficiles que je n'ai pas pu ou pas su dire non.
Après coup, je ne suis pas sûre d'avoir bien fait. C'est très dur l'hôpital ! Tu sembles si abandonnée dans ta chemise mal attachée et ton lit trop blanc ! Es-tu bien soignée ? Je ne sais pas. Bien sûr tu es examinée chaque jour sous toutes les coutures et mise sous machine si besoin, perfusée, oxygénée... Mais tu ne manges pas, mais tu as mal au dos, mais tu pleures et personne ne vient.
Deux fois par jour, je te rends une longue visite, te caressant doucement la main et essayant de te faire avaler quelques bouchées qui ne veulent plus passer. Je te dis que je t'aime et j'essaie de te communiquer un peu de force. Mais que pèsent quatre heure seulement par jour, sur vingt-quatre ? J'essaie d'ignorer les murs de la clinique et nous regardons ensemble les oiseaux qui traversent le ciel d'octobre et le sommet des arbres parés de gloire. Je te montre les photos de nos lutins et tu demandes de leurs nouvelles. Je te fais boire une gorgée, puis une autre. Le temps s'égrène, si long, si lent, l'interminable temps blanc de l'hôpital.