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Je t'accompagne
31 octobre 2011

Même pas un sourire

Maman, il me semble que tu as passé un cap, celui de la vie, et que tu dérives doucement dans un no man's land, duquel tu n'as presque plus la force de parler et pas même celle de sourire. Je te caresse doucement le visage, essayant d'imprimer tes traits dans mes mains, je cherche à retenir le sable qui coule sans bruit, inexorable. Ton regard a pris ce vide effrayant qu'on voit aux yeux des vieilles personnes abandonnées, cette expression de ne plus rien attendre et d'avoir été oubliées là.

Car tu es abandonnée. La médecine ne cherche plus rien avec toi et les soins de confort élémentaire ne te sont pas prodigués. C'est à cette indigne façon de traiter les personnes âgées en fin de vie que l'on mesure combien notre société s'est déshumanisée, barbarisée même. Je n'entrerai pas dans les détails sordides, mais mon coeur de fille saigne et se révolte ! Les mourants n'ont-ils pas droit à des égards particuliers ?

Je vais discuter avec le médecin pour voir si nous pourrions envisager un retour à la maison, dans le cadre d'une hospitalisation à domicile. J'ai l'impression qu'il faudra lutter pied à pied contre des "critères" dans lesquels il semble que tu ne rentres pas. Faudra-t-il inventer un jour un service de mort à domicile ?

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Commentaires
I
Mimi, Maminou, Coumarine, Jacques, merci pour votre soutien qui me fait chaud au coeur !<br /> Coumarine, je pense beaucoup à toi et à ton "je suis".
J
ce temps où les êtres qu'on aime semblent se consumer doucement sans que l'on puisse communiquer avec eux. Le souvenir de quelques minutes, peut-être même seulement quelques secondes de la grâce exquise des derniers sourires, des derniers regards, laisse aussi dans le cœur des moments d'un rare douceur. Merci de partager avec nous ces moments. Puissions nous aussi vous enlever un peu de la rudesse qu'ils ont.<br /> Quant à ces blouses blanches qui ont parfois l'air insensibles j'ai trop souvent senti des cœurs battre sous elles pour ne pas tenter de m'en faire aujourd'hui l'avocat. Ne pas oublier que la peine des autres est leur pain quotidien et savoir qu'ils vivent aussi très fort tous ces moments.<br /> Courage !
M
21h28, je t'ai quitté à 21h12 pour aller "butiner" sur le blog de Coumarine et le "petit miracle sous mes yeux du lundi 29 août 2011" est apparu comme une étoile.....va vite le lire il te réconciliera avec le milieu médical....peut-être....et te réconfortera...j'en suis sûre...
C
chère Iléana... je suis émue en te lisant...<br /> J'espère de tout coeur que tu pourras ramener ta maman à la maison...<br /> Et je t'embrasse et t'accompagne
M
Iléana, tu es dans l'affectif, c'est normal....ils sont dans leur boulot tellement débordés, "protégés" tant bien que mal derrière leur blouse blanche, malheureusement...as-tu suivi ce que les hautes instances avaient réservé au dossier de la grande dépendance : son classement pour l'instant, dans la crise que nous vivons ce n'est pas la priorité...je te l'ai déjà dit il y a qq temps, ma petite belle mère est dans la même situation depuis 4 ans en EPHAD, 93 ans mercredi...je ne suis que belle fille, là c'est TA MAMAN si tu le peux reprends là chez toi et "tourne" avec 3 infirmiers prescrits par le médecin, comme je le fais avec mon papa aidée par l'APA je suis devenue son auxiliaire de vie, tu seras fatiguée mais....tu pourras parler "d'humanitude"....tu seras réconciliée avec toi-même....vous êtes toutes les 2 dans mes prières...
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